

La philosophie dialectique est parfois soupçonnée d'avoir traité du mal par prétérition, ne voyant en lui qu'un épiphénomène destiné à une reprise dans un procès global qui ne verrait là que retard ou complication secondaire.
Chez Hegel pourtant, cette réalité est de grande importance. Le mal y apparaît comme l'opposé du bien, au sein d'un rapport de double unilatéralité caractéristique du mode de connaissance par représentation. Mais l'accès à une compréhension conceptuelle transcrit pareille opposition dans la forme d'une contradiction vivante qui, en les dépassant, accomplit l'un et l'autre de ces termes en mettant en lumière leur inséparabilité de principe et de fait. Contradiction dissoute qui soustrait le mal –et le bien- à toute figure autostante –mal et bien défigurés- pour faire d'eux les moments d'un procès de réalisation positif et négatif.
Telle est la posture logique de pareille réflexion. Quant au mal tel qu'il revient à l'homme d'en juger sur le plan éthique –pour le déchiffrer, le comprendre et le combattre- on trouvera ici ample moisson de vues originales, au plus près de la contingence et de l'histoire, en particulier avec la fameuse dialectique du Mal et de son Pardon dans la Phénoménologie de l'esprit, et dans ce qui regarde l'objectivité de l'existence individuelle et sociale dont traitent les Principes de la Philosophie du droit.
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